Coronavirus : les bouleversements que cette crise pourrait entraîner sur le marché de l'immobilier (Capital)

Henry Buzy-Cazaux, président de l'Institut du Management des Services Immobiliers, pointe les conséquences que pourraient avoir la crise actuelle sur le marché immobilier. Celle-ci pourrait entraîner des ajustements qui ne sont pas neutres...

 

Les discours sur le logement, l’action publique même sont trop souvent froids. On se berce d'indicateurs de performances, heureuses pour certains, qui cachent beaucoup de contre-performances, malheureuses pour beaucoup. Toujours plus de transactions, des augmentations toujours plus fortes. Ces discours, les décisions qui en découlent oublient que pour une partie importante de la population, le logement, loin de représenter une chance ou un atout, alourdit leur vie, révèle leur fragilité économique et sociale.

 

Certes, les plus démunis, qui peuvent avoir au logement un rapport de non rapport, pour reprendre la belle expression d’Hegel : ceux-là sont sans abri, allant de solutions d’appoint en trottoirs, en quais, en bouche de métro. Les autres, apparemment forts, salariés ou entrepreneurs indépendants, supportent depuis dix ans maintenant, plus encore qu’au cours des deux décennies précédentes, des taux d’effort croissants.

 

Pourtant, en pleine crise sanitaire, des experts soutiennent que les prix de nos métropoles ne baisseront pas, que le marché sera indifférent à ce qui se passe, et ils ont raison : le marché n’est pas moral.